Selon la consigne de Bernard Friot (Merci Eliana !) : Écrivez un poème entre oui et non, entre affirmation et négation. Comme d’aucun disait, la consigne est faite pour être détournée, alors ce n’est pas vraiment un poème…
Oui et Non sur un fil tendu se balancent à n’en plus finir.
Non est bien sec bien serré bien droit. Il fait la bascule, raide comme la justice. Il est tout en puissance et en affirmation. Non ne se renie pas, il vous envoie ses trois lettres closes sur elles-mêmes en plein visage. Il vous gifle et ça fait du bien. Non se gonfle comme un ballon pour éclater dans un bruit mat. C’est un peu la grenouille qui s’enfle et se travaille. Non se rumine, se prépare. Il ne veut pas rater son effet. N’empêche que là, il ne se décide pas. Rien, jamais, plus, point et plus jamais lui font de l’œil. Franchement ce n’est pas facile. Comment choisir. Il devient tout rikiki le pauvre non. Il se ratatine. Voilà qu’il ne sonne presque plus, il tombe du fil et devient « ne ».
Oui s’amuse en face de lui. Il se lave de grand air, joue à la balançoire. Il fait le fier, il caracole, ouvert comme un bar-tabac le dimanche matin. Oui impose le sourire par son « i » qui tire les joues, on n’y peut rien. Oui tout entier les bras ouverts fabrique les amours. Oui n’est pas difficile. Il s’offre et vous caresse l’égo. Oui qui ravit et ensorcèle. Mais oui n’est pas courageux, perché en funambule. Il parade et cueille les étoiles. Mais oui ne choisit pas non plus. Oui se laisse échapper, il n’est pas confortable, il engage et nous enferme. Oui dégringole de son perchoir. Et dans la phrase trop indécise, on le piétine, il disparait.
Peut-être est la seule option. Il ne fait pas le malin mais il a la cote.
A votre tour, si vous souhaitez tenter l’expérience ! Un poème (mais pas obligatoirement) entre oui et non, en affirmation et négation. Au plaisir de vous lire…
Excellent, le non grenouille qui rumine, le oui un peu lâche (comme tous les bars-tabacs), et paf tombent du fil ; reste qui ? Peut-être (enfin, peut-être…). Bref, j’adore.
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J’ai pensé à vous en l’écrivant, pour être honnête!
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heu, comment ça ? je suis la grenouille ou le bar-tabac ?
🙂
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A vous de voir! Mais vous m’avez comprise!
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je suis touché, en vrai 🙂
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🙂🙃
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Hahah, très chouette, et bien observé ! Je vais me coucher contente (lavée du vilain débat que l’on sait). Merci C. !
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Héhé, écrire des billevesées, cela fait du bien! Je me sens plus légère qu’après le texte d’hier, et tant mieux si la légèreté se partage!
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« Formule de mon bonheur : un oui, un non, une ligne droite, un but. » (Nietzsche)
Aussi joli que juste – ton poème.
J’adore comment tu as customisé la couverture. Ne nous laissons pas faire par les titres et les étiquettes !
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Oh, il m’a été offert ainsi par une amie qui croit plus en moi que moi-même. Je n’aurais pas osé mais je suis d’accord: le titre n’aide pas à la confiance! Ainsi rectifié, c’est un très beau cadeau , si amical! Merci pour la citation de Nietzsche que je ne connaissais pas et qui tombe à pic, pile sur le fil!
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Je t’en devais une après celle, si belle, d’Eluard sur Nusch.
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Merci 😊 J’aime tant Les Échos…
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Et Les voix superposées, ou accordées, Les
Différents tons DNS une chorale….
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