Camille et Violette sont à table. Camille regarde Violette. Violette regarde Camille. Les deux sœurs éclatent de rire, comme ça, sans autre raison que le trop plein de bonheur qui déborde de leur petit corps. Tout le monde rit maintenant.
Violette est en grande conversation téléphonique avec son grand-père. Le haut-parleur lui laisse sa liberté. La voix de Pépé résonne à plein dans la cuisine : « Ah bon ? C’est magnifique ma Pétronille. Elle est super ta maîtresse ! Et demain, alors c’est les vacances ? Tu seras contente d’être en vacances ? » Pauvre Pépé, Violette t’entend mais une question a germé dans son esprit qui l’absorbe complètement. Tes paroles n’ont fait que la caresser tendrement- d’ailleurs c’est bien l’essentiel. Le téléphone tourne comme une toupie sur la table dans un élan imprimé par sa petite main et l’enfant interroge soudain« Dis, Pépé, est-ce que tu tournes là ? »
Virgile n’aime pas lire. Il a 12 ans et cache à sa mère les achats demandés par son professeur de français. Il a des élans lyriques dignes d’un révolutionnaire contre la tyrannie des lectures imposées. Il est convaincu et joyeux. Lorsqu’il arrive chez elle, Violette l’accueille comme un grand frère tout offert. Il passe la soirée à lui lire des histoires. On entend leurs rires et la belle voix pleine de Virgile qui théâtralise La soupe à la Grimace, Petit Sapin Quatre Saisons et Charlotte et Henri, à l’autre bout de la maison. Au coucher, Violette réclame que ce soit Virgile qui lui lise le livre d’avant dormir, et non Maman. Il lui en lit trois et renonce aux crêpes pour cela.
Les enfants de l’école sortent en criant leur joie tandis que les adultes soupirent de soulagement au soir des vacances. Camille ne va pas à l’école. Elle a fait une sieste de trois heures et demi chez sa Nounette mais au réveil, bien après la sortie de l’école et les cris des plus grands, elle est imprégnée de l’effervescence du jour et embrasse tout le monde en lançant à tue-tête« onnes acances ! onnes acances ! ».
Violette a couru trop chargée de fatigue pour rejoindre Lilou. Son genou s’est abimé sur le trottoir ocre. Il y a un peu de sang et des pleurs. Lilou regarde sa copine et cueille deux fleurs roses dans le massif municipal. L’une est pour consoler son amie, elle lui offre la tête rose privée du moindre centimètre de tige – à quoi cela sert-il, une tige, franchement – et la deuxième est délicatement effeuillée. Lilou choisi le plus joli pétale et le frotte délicatement sur le genou écorché. Elle commente à l’oreille de Violette : « Une jolie fleur, ça soigne tous les bobos ».
Camille a deux ans. Elle ne dit pas bonjour et baisse le nez quand on la salue. Mais si on la complimente sur sa tenue, la voilà qui se contorsionne pour se montrer sous toutes les coutures.
Emouvants, drôles, inattendus, les enfants nous surprendront toujours …
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Oh oui… Ce n’est ici qu’un échantillon!
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🙂
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