Nous n’avons jamais été des amies légères, Caro. Nous avons été deux enfants conscientes, dès les premières années, de la gravité des choses. Ce sont ces regards-là, jeunes mais graves, fichés en travers de nos âmes, qui se sont d’abord reconnus, je crois. Je crois aussi que ce que nous avons appris ensemble, c’est à rire, puisque penser, nous le faisions déjà.
Tu n’es pas mon amie légère et pourtant, ta voix a l’inflexion du soleil. La magie de me sentir chez moi dans l’accent de tes mots, et l’excitation d’y entendre chaque fois une mélodie qui demeure – un peu – étrangère.
Ce qui est sûr, c’est que flottent dans ma vie les rayons de ton cœur.
L’eau bout pour les pâtes à l’heure du repas. Elles seront sans sauce car la seule qui vaille existe dans nos cœurs. C’était celle de quatre heures, nous nous en souvenons.
« J’ai rêvé de toi cette nuit », c’est ainsi que tu te présentes, parfois, et je sais que c’est toi.
C’est ainsi que nos pensées se faufilent – tentacules velours -dans les heures et l’espace.
Je rêve de toi ce jour-ci, je rêve de toi cette vie-là, et je n’en veux pas d’autre où nos rêves ne pourraient pas se rejoindre.
Que tu sois loin ce n’est pas vrai. Amie tu loges dans mes secondes ; elles ont ta forme et ta couleur, et mes autres amours s’agitent en bruissant autour d’un creux secret où je peux te garder.
Quand Violette et Camille disent
Caco elles disent
Un amour d’enfant
En est-il de plus clair ?
Merveille que le trésor d’une telle amitié, et texte dont chaque mot résonne quand je pense à mon amie-soeur exilée au japon…
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Oui, c’est un trésor extraordinaire qu’il faut faut chérir et déguster.
« Mon amie-soeur » = exactement!
Merci de votre lecture Esther
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