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Journée de vacances.

Violette est concentrée pour tracer  les lettres de son prénom. Elles sont, bien sûr, si grandes, qu’elle ne pourra écrire son prénom en entier dans l’espace scandaleusement petit de sa feuille blanche. Elle ne s’en rend pas compte encore. Elle est confiante et ne se projette pas dans la seconde qui suivra, dans la limite de l’espace blanc ni dans la déception qui surviendront bientôt. Magie de l’enfance qui, seule, habite pleinement le présent. Je la regarde, émue de tant d’innocence et de tant de sagesse.

Ses lettres sont immenses. Elle veut exister en grand, Violette. Démesure touchante qui s’inscrit sur la page.

Crac. Voilà mon petit printemps tout désappointé. Elle observe son crayon avec un oeil inquiet et presque maternel.

« Maman, mon crayon, il n’a plus de narine! »

Sourire intense à l’intérieur. Voilà une jolie métaphore: pauvre crayon qui s’asphyxie de sa mine cassée.

Elle a raison, Violette… comment pourrait-on respirer encore en étant réduit au silence?

***

Illustration: Collage numérique d’Andréa Couturet, à partir d’images de Pixabay et Gallica. Merci Andréa!

22 commentaires sur “Accueil

  1. A la valeur des mots des « Narines des Crayons » vient maintenant s’ajouter ce collage numérique, riche de couleur, de symboles, de bonheur d’être.
    C’est un beau mariage de l’image et des lettres, bravo!

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