La quête nocturne du dragon-chat

Mon dragon a l’air d’un chat.

Pardon, je suis le dragon, dit la grenouille… Je suis donc le dragon-chat de cette histoire et je vais essayer d’expliquer ce qui a pris au chat – je veux dire, ce qui m’a pris à moi, dragon au pelage gris et – ordinairement – soyeux, de sauter à pattes jointes dans un bidon d’huile de vidange.

L’histoire commence à quatre heures du matin quand je réveille la maisonnée afin que l’on me laisse partir à l’aventure. Vous comprendrez, le destin n’attend pas – les petits pipis non plus. Je vois l’humaine des lieux se lever tant bien que mal et se diriger, l’œil éteint et la démarche hésitante (quel manque de grâce, ces animaux-là!) vers la porte d’entrée de la maison. Ça s’ouvre, et ni une ni deux, me voici libre dans la nuit froide. Il a neigé. Je vois ça moi, dans le noir. Comme elle est pure cette nuit-là ! C’est une nuit à accomplir les plus grands exploits. C’est ma nuit.

Je file donc dans un coin du jardin où j’ai mes habitudes, car les dragons-chats, surtout après roupillé pendant des heures sur un fauteuil, ont leurs besoins comme tout le monde.

A la maison, personne ne se doute que je suis un dragon. Pour donner le change, je n’ai qu’à passer le plus clair de mon temps roulé en boule quelque part, au chaud. L’illusion est avantageuse : on me nourrit, on me laisse accéder aux divers coussins, fauteuils et canapés, on vient même me caresser de temps en temps. J’évite de trop réagir, histoire de rester incognito. Bref, la paresse est mon alliée, mon laisser-pioncer, mon masque parfait. Si d’autres dragons me lisent, je vous conseille vivement le même travestissement. Rien de tel pour être nourri, logé, et même, aimé ! Si vous arriviez avec vos allures de dragon originelles, vous ne seriez pas si bien reçus, c’est moi qui vous le dis ! Certains collègues ont essayé des costumes plus exotiques : girafes, buffles, et autres ornithorynques. Je ne crois pas qu’ils aient trouvé l’expérience très concluante. Liberté, d’accord… (et encore, pas toujours, il suffit de se retrouver dans un zoo pour oublier le concept) mais zéro pour le confort. Il faut chercher sa nourriture soi-même, à ce qu’ils m’ont raconté. Comme si nous n’avions que cela à faire, nous, légendaires créatures !

Bref, je me sens léger maintenant, après mon petit tour salutaire vers le vieux mur qui ferme la cour. Je suis prêt à déployer mes ailes de ciel et d’étoile. Je bondis. Comme je monte vite ! Comme tout est facile pour moi ! Me voilà sur le toit. Sur le faitage exactement. Je suis au sommet. En équilibre. J’ai tout un village en-dessous de moi. Un village qui dort sans se douter qu’un dragon – à tendance un peu lyrique – veille sur lui. Là, dans le silence de la nuit, je me sens seigneur. A cette heure, rien ni personne ne me résiste.

Il me faudrait très peu de temps pour m’éloigner, plonger dans l’obscurité bleutée des arbres et des prés. Pour explorer les anfractuosités des collines. Chasser les envahisseurs. Sécuriser la zone. Mais ma mission est ailleurs, plus haute, plus grande, plus digne de moi. Sur le toit du chapi, il y a une vieille girouette. Un peu bancale, à la peinture écaillée. Rien de flamboyant, je vous l’accorde. Mais on se connait bien tous les deux. Je la regarde souvent, les yeux mi-clos, chauffant au soleil, tandis qu’elle branle doucement dans l’air vif. Je l’ai entendue m’appeler tout à l’heure, quand j’étais encore dans la maison. Viens, viens, aide-moi, sifflait-elle. Et maintenant que je suis là, à son pied, prêt comme jamais à accomplir l’exploit du siècle, elle ne dit plus rien. Motus. Je lui fais signe. Un coup de patte délicat, histoire de ne pas trop la faire sursauter, la pauvre. Elle s’agite. Elle tente de me dire quelque chose, mais à la place de son langage de vent clair, je ne perçois qu’un baragouin un peu grinçant. Je comprends en la regardant de près. Elle perdait une pale, tout à l’heure. C’est pour ça qu’elle m’appelait au secours. Et maintenant qu’elle se trouve complètement amputée, elle ne peut plus parler correctement. A moi de le retrouver, ce morceau de bois, et de rendre la parole à ma vieille amie. Ah, je savais bien qu’une mission de premier ordre m’attendait !

Je scrute les tuiles, une à une. Je suis terriblement concentré. Je ne veux rien laisser au hasard. Ne pas trahir la confiance de Dame Girouette. Je scanne de mes yeux verts de dragon-chat toute la surface du toit. Rien. La précieuse pale semble s’être envolée. Je m’approche du bord, je me penche. Même pas peur ! Oh, l’établi ! Quel bazar ! J’ai horreur de cela mais bon, on ne peut pas tout avoir, et quand on choisit sa maison, il faut se fixer des priorités, être capable d’abandonner certaines exigences. Moi, j’ai choisi la campagne, et une gamelle toujours pleine.

Et si le bout de bois était tombé là, au milieu des outils ? Qu’à cela ne tienne, je le remonterais en le portant entre mes dents. Aucune difficulté pour un dragon de ma trempe.

Mais que vois-je ? La petite pale se détache, là, sur le sol de terre battue, au pied de l’établi. Je vais sauter. Je connais le parcours pour redescendre tranquillement : un premier bond sur la grosse poutre en chêne, un deuxième sur l’ancienne fenêtre, un troisième sur l’établi, et en deux temps, trois mouvements, me voilà par terre. La routine pour moi. Seulement, avant que j’aie le temps de décoller, voici qu’un gros mulot mal élevé s’approche de l’objet convoité, et le sent, en agitant le museau. Tous les indicateurs de mon ordinateur interne de dragon-chat sont au rouge ! Un molut… un mulot ! Un gros mulot bien gras ! Je ne me sens plus du tout dragon, ni héros, ni seigneur, maintenant. Je ne suis plus qu’un chat, un chat trop faible pour résister à la tentation d’une bonne chasse nocturne. Le masque est devenu peau. L’habit a fini par faire le moine.  Et si je m’élance vers le but de ma quête, ce n’est même pas pour empêcher la bestiole de me l’enlever ! Non, là, j’ai vraiment tout oublié, je dois dire, de ma pauvre copine devenue muette.  Je ne vais pas parlementer avec l’ennemi. Je ne vais pas lui servir un quelconque baratin de dragon pacifique mais néanmoins héroïque pour l’éloigner dans le calme et la raison. Je ne vais pas souffler non plus une trop traditionnelle flamme géante pour l’effrayer ou le rôtir. Un, ce serait trop facile, indigne de moi. Un dragon contre un mulot ! Combat ridicule, quoique certaines légendes disent que la petite bête est parfois plus maligne que la grosse. Deux, je me sens tout à fait chat en cet étrange instant.

Troublé par cette incertitude identitaire soudaine, je suis moins précis que de coutume dans mon parcours, et au lieu de poser les pattes comme prévu sur le bord de l’établi, avant de sauter sur le sol où se trouve le nouvel objet de ma quête de chat-plus-que-dragon, j’atterris les quatre pattes dans un récipient carré, posé au milieu du reste, et plein d’un liquide visqueux et noir. La voilà, l’huile de vidange dont je vous ai parlé au début !

Je ne m’attarde pas sur la fin de l’histoire. Le mulot a filé, la pale s’est trouvée engluée dans une flaque d’huile, impossible à récupérer. Et moi, je suis retourné miauler, honteux, collant et méphitique à la porte de la maison.  J’ai tout tâché. Forcément. On s’est inquiété pour moi, et du coup, on m’a lavé. Sous la douche ! Pendant des heures. Avec tout un tas de produits. En me parlant gentiment. Une torture absolue, la façon d’aimer des humains ! Là, j’ai compris que le zoo ou la savane, même sans coussins à disposition, sans croquettes haut de gamme, ça pouvait avoir du bon. Seulement, je crois que c’est trop tard. Je crois que je ne suis plus vraiment un dragon. Mais, à bien y penser, l’ai-je seulement été un jour ?

Ecrit pour l’agenda ironique de février, dont le sujet brûlant est proposé par Frog sur son blog, aussi vif que vert: In the writing garden.

Théâtre et transparence

Les chaises et les bureaux attendent dans le silence du matin. La salle est nue, nue des cœurs qui viendront battre en elle,  et des voix, et des soupirs poussés, et de la chaleur émanée des enfants au travail. Cette nudité de la salle est douce comme celle d’une femme qui dort. Douce et mélancolique. Le calme, avant ou après l’effervescence, se savoure. Mais l’été qui vient rappelle sa loi: tous ceux ont vécu ici un peu de leur année s’en iront bientôt vêtir d’autres lieux.

Ce matin, il y a une promesse de ciel au dehors, et des oiseaux dans les arbres de la cour.

Je suis assise, relisant quelques notes. Rien ne bouge sinon à l’intérieur de moi. Oui, quelque chose s’agite, se tourmente un tout petit peu. Quelque chose entre l’impatience et le désir d’épouser à jamais la nudité de la salle, le silence. Garder le bruit seulement comme un horizon qui ne s’approchera jamais. Ne pas se confronter. Mon cœur nu et la salle nue s’entendent bien dans cette attente accrochée aux minutes.

Soudain, il faut entrer en scène. Nuée d’élèves et bonjour et chacun prend son costume d’une heure : les chaises se parent d’enfants, les tables de cahiers, les enfants eux, acceptent plus ou moins leur rôle, il faudra être élève. Et moi, je me voile sous mon écharpe professorale : les rituels, le langage, le ton assuré de la voix – volonté de clarté – le sourire pour dire bienvenue et qu’ici c’est un peu chez vous aussi. Voilà les motifs de ma mantille, que je tisse seconde après seconde. Mes élèves, ils sont vivants, envahissants comme du thym en fleurs. Ils poussent leurs chemins, ils s’éparpillent. Ils m’épuisent. Je les aime.

Dans la classe toute fardée de vie, c’est un petit théâtre, et la scène et la salle sont des deux côtés à la fois. Chacun tient bien son masque. Mais parfois, même sous un tas de misères de tissus lourds d’ennui ou d’autre chose, je les aperçois: ils s’entrebâillent. Souvent, dans la transparence de mon voile, ils me devinent. Un rayon de tendresse nous rejoint.

***

Une petite réflexion, poussée là au passage, à l’occasion de l’agenda ironique de mai que tient toute nue Valentyne. C’est sympa de pouvoir jouer 2 fois!

La hase de Collonges-La-Rouge

Double jeu: voici une histoire vraie racontée avec les dix mots proposés par Mots et Merveilles, qui est aussi merveilleuse que son nom. Les mots étaient: Collonges-La-Rouge, Hase, cerise, Jacques Prévert, concocter, farfelu, spiritisme, substantif, Marie-Antoinette, folâtre. et puis au passage, comme l’histoire se passe essentiellement sous la douche, je glisse ce récit au programme de l’agenda ironique de mai, proposé par Valentyne, coquine ou libertine, puisqu’il fallait être nu.


C’était pour une soirée dans une jolie librairie que vous connaissez peut-être. Il fallait concocter une histoire avec dix mots plutôt… farfelus. Cela faisait longtemps que j’y pensais mais les idées avaient à peine le temps de s’esquisser qu’il fallait moucher un petit nez, corriger un paquet de copies, faire à manger, lire une histoire, préparer un cours… Et alors, tout s’effondrait, l’idée disparaissait. Adieu la plume, bonjour la vie.

Mais ce matin, alors que j’étais sous la douche, il y eut un début de quelque chose qui aurait bien pu faire un début d’histoire. Notez que mes histoires naissent souvent sous la douche : soit qu’elles aiment l’eau, soit qu’elles aiment être propres, soit qu’elles aiment être nues ! ( D’ailleurs si vous voulez savoir à quoi ressemble une histoire toute nue, il faut vous rendre chez la Jument Verte ) Je me souviens que le mot hase résonnait en silence, tout simplement parce que c’était le premier des dix mots. Je me demandais ce qu’avait fait la pauvre bête, pourtant ni plus, ni moins gracieuse qu’une autre, pour se trouver affublée d’un nom –d’aucun dirait un substantif – aussi laid. Est-ce le h pourtant muet ou la gravité un peu trainante de son a qui ôte à la hase la douceur de son « z » final ? Je ne sais pas  mais je faisais le constat que si La Fontaine et Prévert s’étaient penchés sur le lièvre, la hase qui pourtant, elle, n’était ni paresseuse ni folâtre comme son véloce mari, avait été oubliée par les poètes. Il y a avait bien eu Apollinaire mais le poème était raté, triste hommage dont une petite hase ne se satisfaisait pas et comptait bien aller réclamer justice. Elle vivait, cette hase et féministe et littéraire … (l’histoire commençait à s’emballer alors que la mousse moussait et que la douche allait bon train, elle aussi, à l’extérieur de moi) qui vivait, disais-je, dans un terrier modeste près de… Collonges-la-Rouge (tiens, et pourquoi pas ? C’est joli Collonges-la-Rouge, ça met un peu de rose aux joues à mon histoire de Hase, et ça fait un mot de plus en moins !)

Soudain, mon château rouge de hase lésée s’écroula, ne résistant pas au grincement de la porte de la salle de bain qui s’ouvrit sans crier gare (mais a-t-on jamais vu une porte prévenir avant de s’ouvrir ?), et ma fille du haut de ses trois ans apparut, dodue et déterminée : il lui fallait du scotch ou je sais plus exactement quoi d’autre de nécessaire à la confection d’un rien-du-tout capital pour quelques et secondes au moins, et qui finirait abandonné quelque part, de toutes façons, soyons réalistes. Remarquez le sens de l’à propos des enfants : il est certain que toutes les mères du monde vont prendre leur douche avec toute fourniture utile en cas de velléité créatrice subite et que, donc, aller d’abord demander à Papa, qui lui n’est pas sous la douche, ne semble même pas une option, croyez moi, croyez-moi pas. Et puis quoi, ne nous prenons pas non plus pour Marie-Antoinette et gardons la tête sur les épaules: prendre une douche tranquillement n’est pas un luxe donné à tout le monde !

Camille repartit, un peu déconfite, tandis que moi, non moins déconfite d’avoir laisser filer ma hase de Collonges-La-Rouge dans le siphon de la douche, je me livrai en me séchant à une séance de spiritisme improvisée, demandant aux esprits de la salle-de-bain de bien vouloir se faire pardonner en me chuchotant une petite histoire vite fait, bien fait, pour compenser la perte de celle qui pourtant, n’était pas mal partie. Seulement, tout le monde sait que les esprits, ça n’existe pas. De ce fait, en lieu et place des quinze lignes exigées, vous n’aurez que des queues de cerise !

Tentative pour l’agenda ironique d’avril

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C’est Chagall

Et je me tais

Puis-je faire autrement

Puisqu’il y a

Tous ces yeux tendres

Qui se regardent

 

Et la mélancolie

Eclate rouge ou verte

Ou jaune

Et toujours élastique

Frôlant dans sa douceur

Un morceau de moi-même

 

C’est Chagall

Et je me tais

C’est un cirque silence

Car les eaux sont profondes

Et les songes muets

Contentés de couleurs

Et puis d’étrangeté

 

C’est Chagall

Et je me tais

Je nage ma rêverie

Dans l’entrelacs des formes

Et les mystères du bleu

 

***

C’est dans l’atelier sous les feuilles que vous trouverez le beau sujet!

 

Si j’étais toi

L'Etoile

 

Si j’étais toi, disait-elle et ses yeux roulaient

Et ses cheveux  étaient noirs et fous sous la tente,

Au fond de la grande fête aux illusions

Données pour quelques sous aux enfants éblouis.

 

Éboulis de la ville et tristes macadams

S’éclipsaient sous les cieux roses et faux des forains

Âpres à gagner les deniers sonnant l’oubli

Qu’ils savaient vendre  et moi, j’écoutais la diseuse

De ma bonne aventure, sous la tente baignée

De l’ombre des mystères et des étoffes rouges

Où couraient à l’envi des fils d’or et de feu.

 

Si j’étais toi, disait-elle et ses yeux roulaient

Et ses cheveux étaient noirs et fous sous la tente.

Des dix conseils qu’elle me  donna je n’ai gardé

Que l’odeur de l’encens et mes rêves pendus

A ses longs doigts qui m’ont tendu comme un présent

Sacré la fausse étoile aux cheveux blonds privés

De vent.  Et la carte vieillit dans un tiroir,

Écornée de mémoire et patinée d’enfance.

 


Écrit pour l’agenda ironique de janvier, organisée par Victorhugotte, au delà de l’océan.

Si J’étais toi, devait dire l’arcane dix-sept. La mienne ne dit pas grand chose que des souvenirs.

 

 

Rangez les sirènes, sortez les lampadaires

Avec un peu de retard, parce que, comprenez, c’est la période cotillons-flonflons-couic, j’officialise la fermeture de la boîte en pipe et des bottes d’api!

Merci à tous les participants de décembre qui ont tous gagné l’honneur de nous avoir faire sourire. Sans blague, pas un seul texte qui tienne vraiment debout, puisqu’ils étaient tous tordus de rire à cause de leurs collègues. Fine équipe que celle de décembre!

Et surtout, bravo à Victorhugotte qui remporte la lourde tâche d’organiser janvier! Victohugotte, l’heure est aux flonflons, alors tu as quand même  quelques jours pour donner à 2018 sa première couleur.

Quoiqu’il en soit, si vous souhaitez plus de détails, vous les trouverez par ici, et avant de passer le flambeau, je vous souhaite à tous de finir l’année dans la joie. Il y a, bien sûr, dans cette clôture du festival des bizarreries, une pensée particulière pour ma coéquipière Anne.

Victorhugotte, à toi l’honneur!

 

Non d’une pipe en boîte, voici l’heure de choisir son lampadaire

Fin du délire ironique de décembre, clôture des bottes de cuir, on range les sirènes, on ferme les pommes d’api. Maintenant, on lit, on rit et on vote (Pour rappel, la consigne était ici):

-pour vos 3 textes préférés,

-pour le prochain GO qui aura la charge ô combien difficile de nous faire démarrer 2018 sur les chapeaux melons.

Avant cela, j’ai à coeur  de remercier ceux qui ont fait vivre cet agenda de décembre en écrivant, ou en lisant, ou les deux, car vraiment, ce rendez-vous est un bonheur.

A ce titre, je remercie Anne qui a très largement contribué à la réussite de ce mois de décembre, et de nombreux autres avant celui-ci. Il ne vous a pas échappé qu’elle quittait la planète blog pour l’instant parce que la vie lui joue un vrai sale tour. Sa présence vive et gaie nous manque déjà. Bien sûr ce dernier tour de l’agenda 2017 lui est entièrement dédié et vos textes sont à l’image de son incroyable humour, oui, celui-là même qui a donné du sel à notre petit monde de mots pendant un sacré moment.

C’est donc l’esprit lourd que je vous invite à lire des textes légers et drôles à souhait.

Bonne lecture et bons votes à vous, étranges sirènes et charmants lampadaires. Vous avez jusqu’au 26/12 à midi pour vous décider!

Vous pouvez lire en cliquant sur la boite à camembert :

La réincarnation d’une Patte dans l’Encrier

N’oubliez pas le croco etc de Laurence Délis

Objets trouvés de Victorhugotte

R’né de tous pays, de L’Ecrevisse

Chers étudiants, toujours de l’Ecrevisse, très inspirée ce mois-ci

Il fallait que je t’en cause, de Patchcath

Une enquête inédite de Sibélius, fume toujours etc… de Anne de Louvain-la-Neuve

Lettre d’adieu, de La Licorne

Le testament, de Les Narines des Crayons

Le Melon d’Archimède, de Jobougon

Rien de va plus, de Iotop

Cotillons, flonflons et puis couic, et la suite Non d’une pipe en boîte, de Carnets Paresseux.

Le Tour du Monde de Glomérule Néphron arrive sur le fil du fil tendu pour notre plaisir!

Vous pouvez voter pour vos 3 textes préférés en vous accrochant à la statue romaine:

Enfin, vous désignerez le mandaté à l’ironie 2.0 pour janvier 2018 en cirant le parapluie de ma grand-mère’:

Nous nous retrouvons pour analyser les statistiques juste après Noël pour lequel je vous adresse mes vœux les plus sincèrement loufoques.

L’entre-deux tours ironique de décembre

Anne donne de forts bons conseils de lecture, vous le savez bien!

Je vous invite à aller jeter un oeil à son billet qui en plus de mettre l’eau à la poêle à frire, met les points sur les huîtres quant à l’état d’avancement du chantier ironique de décembre. Bonne lecture!

 

Il ne reste en effet que 7 jours avant la dépose des textes pour l’agenda ironique de ce mois. Une très très bonne cuvée, je vous le dis : jusqu’ici on se surpasse en créativité, en folie, en imagination. Un vrai cadeau de fin d’année qu’on déballe en salivant et en rigolant. Et j’attends encore […]

via Petit billet de l’entre-deux pour l’agenda ironique du mois, Spinoza et les tigres. — Anne de Louvain-la-Neuve

Le testament – Agenda ironique de Décembre

https://annedenisdelln.files.wordpress.com/2017/11/agenda-ironique-nov-2017.jpg

A vous, (dont je me fiche comme de mon arrière grand chien à la mode romaine, mais c’est tout de même triste de partir sans faire de testament dans lequel malgré tout je m’efforcerai de dire la vérité,)

 

(Étant agonisant, vous pardonnerez les soubresauts de mon langage qui, de plus en plus, déraille comme la boisson dans son bocal. Quant aux prothèses en abondance,  ma foie de volaille, je n’y peux rien. Et puis, ça vous arrivera, à vous aussi. Merci de votre malédiction.)

D’abord je sais bien comment vous allez m’enterrer. Ce ne sera pas très simple (puisque vous aimez les chihuahuas)  mais assez rapide, comme l’autoroute et comme d’habitude : cotillons – flonflons – couic.  Salut la marmelade.

Et puis, au réveil, vous aurez la soupière en carafe. Çà aussi, ce sera comme toujours. C’est triste de penser que ma mort n’aura rien d’original. Pomme d’api.

 Je sais aussi ce qu’on dira de moi: « Tu nous as collé au lampadaire comme une pomme accrochée à sa botte en cuir. On a  bien mis un an à se débarrasser de toi ! Et avec ça, pas un rond, ni rouge, ni vert, rien! que des ennuis ! Bon ventre ! » Personne n’échappe à vos langues de pipe, c’est la couture, chez nous.

C’est pas que j’ai le melon jaune moi, je sais bien que je n’ai pas toujours été à la hauteur d’échelle, mais enfin, c’était pas si pire. Et le prochain, là, le petit nouveau, celui qui débarquera de son Get 27 à la seconde, oui à la seconde où j’aurais passé la cruche en l’air, cet ado blanc comme un chiffon propre, il ne fera pas mieux, pas pire. Seulement, vous allez croire en lui, le temps de quelques rasades de champagnon des bois. Vous allez tirer des plans sur la maison des voisins, et rêver. Rêver…comme des limaces un jour de grève. Quelques minutes tout au plus. Une souris verte et puis voilà.

Après, vous prendrez de bonnes distributions, et le champagnon aidant, elles seront de plus en plus incroquables, mais tant pis, ce sera le moment ou jamais pour cramer. J’imagine déjà vos messes :

  • Je ne vendrai plus la boite en fer avant de l’avoir jeté par la fenêtre.
  • Finie la cigale, j’arrête ! et la colle aussi !
  • Il ne faut plus prendre les parapluies pour des sirènes (et vous rajouterez, convaincus et convaincants : « non d’une pipe en boîte ! », et tout le monde sera content parce que les pipes sont toujours trop aventureuses).

Ensuite, comme vous n’aurez pas encore arrêté la colle, ni le poids chichon (c’est toujours pour le lendemain ce genre de choses ; croyez-moi,  je m’y connais en jours qui passent comme vache qui pisse: c’est mon fonds de compère et ma guillotine. Tontine), ça va devenir coton comme devant. Voyez donc :

  • Il faudra prendre le bus de paner de bon froments avec les jantes qu’on aime.
  • Je ne mâterai plus de chochos là avec déchet.

Bref, je ne fais pas toute la piste, parce que vous la ferez vous-mêmes d’ici peu, et je ne la ferai pas même si, quand vous lirez ce document (qui pourtant se situe bien plus haut que sa deuxième syllabe et ne dit rien que le verre et le thé), vous l’aurez sans doute remisée aux balayettes.

Enfin, puisqu’on s’est tout dit, ou presque, et que toutes façons c’est trop rat, je vous ivre mes derniers chimpanzés :

Que 2018 vous assaisonne la cervelle comme vous m’avez  ourdi les mireilles.

 

Signé : 2017


Ecrit pour l’agenda ironique de décembre : « Non d’une pipe en boîte, il ne faut plus prendre les parapluies pour des sirènes », dont Anne a formulé la consigne en toute limpidité ici, après qu’on ait ensemble chuchoté à l’oreille des orangs-outangs.

Agenda ironique- Chapeau en bois et pomme d’api

Bon bon, vous n’avez rien compris au titre? Moi non plus. C’est Anne dont le ramage se rapporte à son lampadaire, qui explique tout ce qu’il faut faire pour participer à l’agenda ironique de décembre. Voyez comme c’est plus clair image à l’appui:

Bientôt la fin de l’année et en ce quasi-mois de décembre 2017, Les Narines des crayons et moi-même avons l’honneur de présider l’Agenda ironique du mois. Je laisse ici la parole à ma coéquipière : « Cotillons – Flonflons – Couic. ».

Voici ce que nous attendons de vous.

Laissez-vous aller, amusez-nous, amusez-vous et tentez de plonger dans le monde qui vous est proposé avec cette image. Inspiré par un chapeau melon et des bottes de cuir ? Votre texte, en prose, en vers, fable ou nouvelle devra comporter cette phrase : « Nom d’une pipe en boite, il ne faut plus prendre les parapluies pour des sirènes! ».

Votre texte sera de-ci, de-là, parsemé de quelques mots complètement inventés, de déclinaisons alambiquées ou de situations invraisemblables. Et, cerise sur la maréchaussée,  c’est que nous aimerions beaucoup, mais alors beaucoup, en plus de tout ça, qu’il soit présenté sous forme de lettre. Oui, une lettre (anadiplose pour ceux et celles qui nous suivent) !

J’ai aussi l’honneur de vous dire qu’un texte a déjà été récolté pour ouvrir cette compétition sanglante. Comme annoncé au propriétaire lui-même, il s’agit de la Patte dans l’Encrier qui avec sa non-écriture du mois précédent, est le tout premier à rejoindre les encore non-participants de cet agenda ironique qui n’avait pas encore été lancé. D’autant que vous verrez, il est complètement dans un non-sujet. C’est donc une non-tricherie. Je reconnais avoir reçu une certaine non-somme dans un paradis fiscal que je ne nommerai pas et pour lequel certains enquêteurs enquêtent ! Mais je me tais, car ma moitié de Narines n’en sait rien.

À vos souris ! Et souriez, que diable, vous n’êtes pas filmés !

Vous avez jusqu’au 18 décembre. C’est court mais fêtes obligent ! On tentera de clôturer avant le 30.

 

On attend vos propositions écrites ou non-écrites (la non participation est à la mode ces temps-ci mais on aime aussi le bon vieux texte sauce ironique). Vous les posterez en commentaire de cet article ou de celui de Anne, ici, juste là, la pièce à côté !