C’est un rêve

c’est un rêve

 

l’été  a brûlé les fenêtres

le basalte patiente

à côté de moi

 

ailleurs d’autres parlent

tranquilles

– comme si ce n’était pas la dernière fois!

 

dans la cuisine

des rayons fous apportent

le goût de la montagne chaude

 

je ne dis rien

je fais une salade immense

de lumière

 

c’est un rêve qui persiste

sous ma peau de pluie

c’est un rêve qui refuse

que je m’en aille

 

Il faut bien regarder s’en aller la rivière


il faut bien regarder
s’en aller la rivière
et la mousse changeante
des arbres
répondant à l’été

les tempes de basalte
ici
ont la force du souvenir

mais dans le lit de l’eau
laissons la joie

sous l’écorce blanche des pierres
se coule
la longue larme d’un dialogue
qui s’interrompt