C’est un rêve

c’est un rêve

 

l’été  a brûlé les fenêtres

le basalte patiente

à côté de moi

 

ailleurs d’autres parlent

tranquilles

– comme si ce n’était pas la dernière fois!

 

dans la cuisine

des rayons fous apportent

le goût de la montagne chaude

 

je ne dis rien

je fais une salade immense

de lumière

 

c’est un rêve qui persiste

sous ma peau de pluie

c’est un rêve qui refuse

que je m’en aille

 

Il faut bien regarder s’en aller la rivière


il faut bien regarder
s’en aller la rivière
et la mousse changeante
des arbres
répondant à l’été

les tempes de basalte
ici
ont la force du souvenir

mais dans le lit de l’eau
laissons la joie

sous l’écorce blanche des pierres
se coule
la longue larme d’un dialogue
qui s’interrompt

Basalte

Longe les orgues

longe

la paroi te regarde

toi qui passes qui ne fais que passer

Longe longe le grand basalte

qui te regarde

et le soleil

 

Tu portes dans ta chair le lit de la rivière

les galets blancs comme des grappes de souvenirs

plus vieux que ton amour

tu portes les volcans

les vies

tu portes tout cela ne faisant que passer

 

Tu longes les orgues froids dans le soleil d’octobre

écoutant leurs murmures et ton cœur

voudrait prendre

maintenant

la vraie mesure du monde

 

Tu foules pour l’aimer

la terre

cette terre dont tu es faites

dont tu ignores tout

dont tu devines à en pleurer

tout ce que tu ne sais pas

 

Marche marche l’automne et son grand chalumeau

viennent  rougir

de flammes de vigne vierge

et de lumière

tes élans vers le ciel

.

Aulueyres

Quelques jours salutaires, nichés dans la grande maison ardéchoise. J’y retrouve quelques mots laissés sur un cahier, il y a quelques années, lors d’un ancien passage. Confidence.

IMG_5463[1]

Aulueyres Bel Aulueyres

Bruit de l’eau et bruissement des feuillages abondants

Les frimas hivernaux laissent place au chant des oiseaux

Sur la rivière généreuse et vive

Et que vivent tes galets tes libellules tes enfants qui jouent.

 

Il y a les ânes du pré et la grande famille à retrouver

Retraite assaillie de beauté

Élégance et douceur des journées

Terrasses jardins chemins ont le goût de l’enfance et de la liberté

L’adulte qui revient sur la terre ancestrale

Jadis enfant courant dans les cailloux

Redevient âme libre pelle et seau à la main.

 

Le maître, l’homme amoureux de la maison sublime

Demeure à la mémoire émue

Lui

Froid et passionné à la fois

Vécut par et pour Aulueyres

Et le fit vivre autant.

 

Aulueyres pour le passé et le présent

Nous te dégustons doucement

Au soleil du printemps.

IMG_5467[1]