la dernière fois que j’ai écrit un poème

Je me souviens de la dernière fois que j’ai écrit un poème. Souvenir précis et lointain à la fois.

La fenêtre m’offrait un grand arbre clairsemé par la pluie d’automne, et qui répondait au sommeil des enfants. La pièce était comme ça, très haute, accrochée à un mur de vertige. Il fallait se pencher pour deviner, à son pied, une rivière.

J’étais seule. Et bien que l’arbre m’invitât délicatement au bonheur, j’ignorais à demi le goût de cet après-midi sans fièvre. Tout s’était miraculeusement écarté autour de mon désir d’écrire. Le quotidien perdait l’âpreté de ses contours, comme s’il n’existait plus qu’à travers une vitre de verre dépoli. J’écrivais un rêve qui lentement faisait des cercles autour de mon cœur. C’était un rêve qui disait adieu. Je prenais le temps de dire la lumière de ce rêve, de convoquer encore une fois la maison perdue.

J’écrivais. Je savais bien que c’était rare, d’écrire ainsi dans le silence et l’orbe d’un feuillage frêle, dans la douceur de ce qui va bientôt finir. C’était un instant d’immobilité illusoire, de discret basculement. Pourtant, je ne savais pas, je ne savais pas suffisamment,  que c’était si beau, si précieux, d’être ainsi suspendue à la croisée des choses.

Je guettais, en écrivant – j’attendais presque –  le réveil des enfants.

 

arbre haute loire

L’aube à peine avait levé le monde

L’aube à peine avait levé le monde.

Les premiers pas des enfants frôlaient doucement le silence.

L’air était encore tendre aux talons de la nuit.

Les murs de la maison avaient leur respiration grise.

Dans une chambre s’élevait, déjà, une tour faite de chuchotements.

 

Ne rien déranger et invisible demeurer l’étrangère de ce petit matin.

Ne rien perdre, surtout, ne rien perdre.

Et ployait pâle et frêle ma page sous le poids du désir.

 

Mais le ciel montait. Et tout était plus clair et plus net et la tour des enfants était tombée dans l’éclat de leurs voix.

L’aube mystère avait dans la lumière d’hiver emporté son poème.

Deux ans

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Le feu ne couve plus

les flammes sont sans voix

les braises fument au fond

leur dernière fumée

deux ans dit-on dans les journaux

à nous qui avons nos enfants

si petits

vont désormais les jours à rebours de la vie

où sont

les sacs d’air

les mots

rien pourtant ne nous sauvera

tout va

à sa perte

et nous à nos vies ouragans

deux ans seulement dit-on

tout va finir

mes filles

mes mains ne tiennent que

le silence stérile

de la terreur des lendemains

et mon amour

20 mars

Dans l’eau de mon thé flottent

En s’ouvrant des violettes

Et le jasmin s’enroule

Écharpe de soie blanche

Autour de mes pensées

 

Je songe

Je songe à ma fille

Violette

 

Vingt mars

Son premier regard

S’ouvrait sur le printemps

Qui naissait

Aux saisons de ma vie

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Derrière la fenêtre

L’hiver me déserte en même temps que les mots

– A tout ce qui frémit que pourrais-je ajouter?

 

Je garde des grands froids nos trois haleines

Ensemble fleurissant la fenêtre

Et février fondait nous nous étions glissées

Dans les interstices du ciel

Nos cheveux se touchaient

Silencieux

Derrière la fenêtre

 

Mes filles étaient

Encore un peu

A moi

La main sublime du hasard

 

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L’été n’est pas serein, j’ai le cœur qui remue un tas de glaise grise. Trop de torpeur et de temps sans saveur, point de frénésie douce comme je l’espérais. Se mêlent mes attentes enterrées et les mornes journées. Rien n’est pourtant si grave, les enfants jouent et rient, et l’amour est bien là, tranquille et caressant.

Ce soir, nous sommes invitées à dîner chez une amie très chère. J’essaye de frissonner un peu, de donner un goût d’or à cette soirée promise. Sortir du noir dans lequel je m’enferre en dépit du beau soleil de juillet. Alors, dérisoire tentative, nous nous faisons coquettes. Violette choisit bien sûr sa robe qui tourne le plus et Camille admire avec ses mains son grand jupon bleu semé de fleurs blanches. J’effleure même leurs visages de mon gros plumeau dévoué à la poudre rose. Pas une trace de blush – c’est du bluff bien sûr – mais elles se sentent belles au-delà des étoiles. Elles portent sur leurs joues l’éclat de leur plaisir comme un fard merveilleux.

Pour moi, c’est une autre affaire. Rien de ce qui ordinairement suffit à mon bonheur n’arrive jusqu’à mon cœur. Penser : au biberon de Camille, à son lait et aux céréales qui vont avec, au lit parapluie, aux doudous et aux couvertures, au vin que j’apporte à mon amie, aux pyjamas, à des vestes s’il fait froid, à un matelas de voyage pour Violette, aux couches bien sûr, et tout ce qui va avec. Voilà exactement ce qui m’assomme, alors que la soirée s’annonce délicieuse et que je devrais ne penser qu’à cela. Ajoutons à la sauce une bonne dose de culpabilité – quelle geignarde fais-tu ! Ta vie est remplie de gens aimés, tes filles sont en pleine forme, ton mari te faire rire et ses bras sont immenses, tu es en vacances, toi ! Tu danses, tu lis, tu écris presque tous les jours, dans un confort qui rend honteuse chacune de tes plaintes ! Enfant gâtée ! –  et la mayonnaise est maintenant montée à la perfection. Je suis une boule dure et sombre. Rage d’être mère (et pourtant quelle joie !), rage de n’être pas ailleurs, libre de mes attaches (si douces !). Rage, rage, rage.

Et je charge la voiture, recommandant aux filles d’attendre sagement dans la cour. De multiples allers-retours pour ce qui ressemble davantage à un déménagement qu’à un départ pour un dîner d’amies. Rage encore de tout ce fourbi nécessaire. Tout est bouclé, il ne reste plus qu’à ficeler mes demoiselles en robe des grands jours dans leur siège auto. Je les entends rire sans les voir : elles ne vivent pas dans le même monde que moi. Chaque chose est une joie pour leurs yeux neufs. Et moi, je sais qu’il faut encore les soulever, clipper les savantes attaches, tirer sur les sangles, vérifier la tension, desserrer un peu, retendre finalement, essuyer au passage un nez qui coule et négocier à l’occasion d’une exigence inappropriée que l’une ou l’autre ne manquera pas d’avoir.

Horreur ! Alors que je rumine mon nuage de fumée, je retourne à la cour où Violette et Camille ont trouvé une flaque, de la terre et un seau. Elles n’ont pas hésité, pas une seule seconde. Elles sont heureuses et tapissées d’eau crasseuse et de boue. Je passe sur les cris dont je ne suis pas fière. On nettoie, on se change. Là je ne rumine plus, je fulmine franchement. Nous sommes en retard, il va de soi…

Vient enfin le départ. Heureusement, la route est assez brève et les collines sont belles. Ma tempête s’étouffe au gré d’un virage plus touffu que les autres où les elfes sûrement nichent secrètement, d’un châtaignier dont les fleurs explosent vers le ciel, d’un troupeau paisible au bord d’un étang, en contrebas. Tout va bien finalement. Ce soir sera beau, un pansement pour moi, du nectar pour mes filles.

Dernier croisement dans la tendre campagne. Nous apercevons la maison, vieille ferme plantée à l’orée d’un bois clair, veillant sur les champs jaunes et le vallon qui luit dans la soirée montante. A l’intérieur, les lumières sont déjà allumées, les fenêtres nous accueillent de loin et disent la chaleur amicale qui nous attend. Je jette en souriant un œil sur le siège passager. Non ! J’ai oublié un sac, le sac ! Le seul qu’il ne fallait vraiment, vraiment pas oublier : celui des couches de Camille où sont aussi les indispensables doudous. Oh que le calme fut bref ! Je suis à nouveau ouragan, éclair, tonnerre ! Quelle mère déplorable ! Je me tais, je me tais, enfin j’essaye, pour protéger mes filles de mon humeur furieuse. Demi-tour, ce n’est pas si simple dans la pente et l’étroitesse du chemin. Je suis brusque et maladroite, évidemment. La route en sens inverse a perdu de son charme. Le ciel est noir d’orage, mais toujours moins que moi.

Cependant, lorsque nous arrivons à l’ultime village avant notre maison, le hasard me tend sa main sublime. Un arc-en-ciel invraisemblable de complétude, de netteté, se détache, immense, sur le nuage qui a la teinte de la nuit. Toutes les couleurs sont vives, et, comble de perfection, ce demi-cercle céleste est touché par la flèche du vieux clocher d’ardoise exactement en son centre. La petite église dorée est pleine de soleil, auréolée par l’arc vif et le ciel sombre. Je reçois ce cadeau comme une  belle raison  d’avoir fait demi-tour.

« Maman, un arc-en-ciel ! Tu as vu, il entoure l’église ! » s’exclame Violette, charmée autant que moi. Camille n’a peut-être rien vu, mais elle répète tout ce que dit sa sœur, ôtant les consonnes dentales et vélaires qui visiblement l’indisposent, ce qui donne « Maman (quand même ce mot là est entier !), un ar’en ‘ciel, as vu, Maman un ar’ en ciel ! » etc. Et toutes les remarques de Violette se trouvent répétées, amputées des consonnes gênantes, comme si Camille était un petit robot mécanique dont une pièce serait cassée. Nous rions, nous rions toutes trois de ce moment offert par la grâce du monde.

Et moi qui étais un sac de noirceur mal contenue, je dis à cet instant un merci silencieux. J’entr’aperçois le sourire de mes filles dans le rétroviseur. Vraiment, ce soir sera beau.

Fermeture

 

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Elle était là, bien là, au milieu des enfants. Elle offrait à leur plaisir ses boucles d’oreille jaunes, ses vêtements cousus main et son cœur riant. Une franche présence au sourire simple. On entendait des voix heureuses et quelques pleurs, le petit monde s’organisait autour de sa tranquillité. Des caisses sur une table, un peu d’eau dans un coin, des lettres comme des bonhommes  à accrocher sur les murs orangés. Grands et petits s’affairaient côte-à-côte, complices et chamailleurs, ignorant tout d’hier, et tout de leur demain. Ils étaient concentrés seulement sur leurs doigts dans la pâte, sur les rires du voisin. Et sur sa voix à elle, bien sûr, comme une couverture de joie qui s’étendait en eux et les faisaient grandir, plus légers et plus denses. Les enfants l’appelaient maitresse, c’était un nom d’amour qui ne sonnait si tendrement que parce qu’il parlait d’elle.

Les parents, le matin, peuplaient le couloir aux cartables habités de doudous. Ils sentaient dans les murs le bruissement du temps. Les deux salles de classe racontaient l’histoire du village, les visages d’enfants ridés ou disparus. Les émotions des au revoir du matin et des embrassades excitées de quatre heures se tintaient d’une heureuse nostalgie. Tous les moments étaient riches du présent et de venir après la multitude des années en noir et blanc.

Devant la porte de l’école, les mères échangeaient leurs joies et leurs misères, quotidiennes et sacrées. C’était un rendez-vous tacite avec la vie que cette assemblée jacassante à l’aube des journées. Certaines de ces femmes racontaient un vieux maitre qui les terrorisait. C’était si près pour elles, si vif et si lointain pourtant! D’autres, nouvelles arrivées au village, se laissaient griser par le poids précieux du passé et ce morceau de trottoir sur lequel battait le cœur sans âge de ce bourg.

On commentait souvent les deux classes uniques, s’en félicitant comme si à chacun et chacune en revenait un morceau de mérite. Il fallait voir, disait-on, les grands s’occuper des petits qui, en retour, s’acharnaient à grandir pour coudoyer les ainés dans leurs courses et leur science. Même aux joues trop jeunes pour passer le seuil de la classe, tout était familier et leurs empressements éparpillés étaient un facteur d’harmonie. Entre les âges se tissaient les liens purs et gais de l’entraide. Et tous, parfois avec éclat, connaissaient les prénoms des autres, les aimaient à travers jeu. Une petite fille de quatre ans brillait de tous ses yeux pour le grand CM2 qui lui passait une main amusée dans les cheveux, lorsqu’ils se croisaient. Comble de joie, ces deux-là avaient en commun le V pour initiale. Et la tendre enfant faisait des conjectures sonores sur cette connivence qui lui semblait fondamentale.

Pas de perfection malgré tout. Les ragots allaient leur train, et parfois montait une voix en colère ou se levaient au ciel des yeux exaspérés. Le faux-pas d’un voisin ne passait pas inaperçu – mais on oubliait vite. Un soir, il y avait eu trop de devoirs ; un débat s’animait à l’excès  autour de l’épineuse question de la semaine de quatre jours ou quatre jours et demi. Une mère un matin était trop en retard pour une bise à toutes. Un signe de la main disait seul à plus tard. C’était tout. Chacune retournait à sa vie : les chèvres, le collège, un couvée de bébés, des chiffres en pagaille ou des produits bio vendus à la grande ville.  Joyeuse variété assortie aux caractères de ces dames qui ne cherchaient jamais à ressembler aux autres. C’était une petite cacophonie des humeurs qui éclairait le ventre rond et vert auquel s’agrippaient les maisons.

L’école, c’était dedans et dehors. Au milieu des gros pots à crayons étourdis de voix enfantines, et sur le trottoir des mamans. Il y avait bien des papas aussi, mais ils s’arrêtaient moins, lançaient un bonjour chaleureux et retournaient pressés à ce qui les attendait. Les mères n’étaient pas moins pressées, mais ces minutes primaient sur l’essentiel, coloraient les brumes d’automne ou répondaient à l’invitation impérieuse du soleil de printemps.  D’ailleurs, les pères ne s’y trompaient pas : en les traversant vite, ils s’en gorgeaient quand même. L’école, c’était la pulsation du temps imprimée de chaleur, la respiration de ces vies dans le pli des collines.

Un jour, dénoncée par le soleil d’été, la rumeur se répandit comme un sac de sable tombé au fond des estomacs. Plus assez d’enfants, l’école fermerait. Bien sûr, cela avait été décidé par des hommes en costume, dans un bureau aveuglé de questions budgétaires. De très loin derrière des épaisseurs sans fin de ville et de sérieux, c’était une évidence : moins de quarante élèves, et un autre village avec une autre école à cinq kilomètres seulement. Ce ne serait un problème pour personne. A moins qu’on n’ait pas pensé jusque là : moins de quarante, point d’école, voilà tout. C’était désarmant de simplicité. Une raison aussi juste que les mathématiques. Fi des cœurs battants nichés dans la campagne.

Tout le monde s’insurgea : et la valeur de nos maisons ? et les trajets à faire ? et la maitresse que tout le monde aimait ? On évoqua des solutions qui ne résoudraient rien, comme pour panser l’entaille creusée par la nouvelle. Personne ne le disait mais tout le monde sentait surtout l’amertume à venir des jours sans les goûters partagés sous le grand tilleul du village et l’intime voisinage offert par la petite école.

Sous la chaleur souveraine de la fin d’après-midi, on avait ce jour-là les épaules trop lourdes pour plaisanter vraiment. La vie semblait déjà suffoquer sous la cloche de ces lendemains mornes. Mais forts de leur confiance en toute chose, les enfants faisaient le bruit habituel, et leurs éclats de voix rendaient un peu d’air au présent. Dévoués corps et âme à l’instant – ailleurs et plus tard n’existaient pas pour eux- ils ne pouvaient imaginer que d’élégants inconnus veuillent toucher à leur bonheur.

L’instant d’avant

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J’ai laissé mes élèves, tranquillement. Dans leurs « au revoir » joyeux, j’ai senti leur bienveillance.  J’ai senti leur confiance, et,  peut-être, aussi, leur gratitude. Pourtant, au fond, c’est moi, leur élève.

L’instant est chaud, couvé par le soleil de mars. Je vais retrouver mes filles. C’est le printemps de l’âme. J’entends déjà les cris heureux qui célèbreront nos retrouvailles. Que ces promesses de chaque jour sont douces ! Ce sont des boutons de fleurs, délicats et si beaux, juste avant l’éclosion. Lire la suite « L’instant d’avant »

Les gros mots

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A Maman

On est au dessert. Camille émiette sa part de gâteau sur la table et on rit ensemble de ses joues rondes et chocolatées. Elle a le visage du bonheur. Tant pis pour le nettoyage à venir. Nous partageons à quatre ce grand sourire gourmand.

Silence.

Violette prend un drôle d’air. Elle devient sérieuse, presque grave.

« Et ben, Mamie dans sa maison elle a dit merde ! »

Nous éclatons de rire.

Dans ma tête résonnent immédiatement les grands jurons de ma mère s’agaçant dans la cuisine. Maman a toujours presque tout contrôlé, sauf ces merde qui retentissent sans qu’elle n’y puisse rien.

Sans le vouloir, Violette vient de m’offrir une puissante madeleine de Proust dont le comique lui a  totalement échappé.

Voilà notre petite fille de quatre ans partagée entre la conscience raisonnable que « ce n’est vraiment pas bien de dire des gros mots » et le plaisir de prononcer un mot interdit.

Ma mère, elle aussi, adore jurer. Elle dit merde avec une volupté que les petits enfants connaissent parfaitement.

Jurer est un plaisir sans âge.

Violette a fait ce premier beau cadeau  à sa petite sœur. Camille ne dit que quelques mots. Mais celui qu’elle prononce le plus parfaitement, grâce aux leçons régulières de son ainée, c’est évidemment caca. Les deux sœurs se le répètent en se regardant dans les yeux et en riant si fort qu’il m’est bien difficile de faire le moindre sermon.

Je sais que bientôt Camille parlera plus précisément et qu’il y aura deux voix ensoleillées pour faire résonner dans la maison ce grand classique de l’enfance : Caca Boudin .Je sais aussi que j’essaierai de leur apprendre à ne pas le répéter en société, ni à n’importe quel moment, car le monde, aussi vulgaire soit-il, exige des enfants un langage exemplaire. Mais je sais surtout que je ne les priverai pas de la saveur du juron.  D’autant que, lorsqu’il n’attaque personne, il est totalement inoffensif !

Les enfants aiment les mots, les mots nouveaux, les mots étranges. Ils aiment spontanément les découvrir, les faire sonner, les apprendre, les répéter, les partager, les échanger, les déformer. Mais surtout, passionnément, avec volupté et innocence, ils aiment les gros mots !

Je veux être assez libre pour ne pas éteindre sous une éducation étroite l’amour de mes filles pour les mots, pour tous les mots. Petits ou gros, lorsque nous les aimons, ils sont la source intarissable du bonheur d’exister.

 

SDP (Salle Des Professeurs/Silence Du Professeur)

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Silence                 Tout commence

A peine

Silence                 Timide entrée

Dans la neuve journée

Silence                 C’est le vent

Que l’on entend

Silence                 Du désir avoué

Du nid abandonné

Silence                 Avant le chahut

 

Chaleureux

Volubile

 

Silence                 En attendant

 

Silence                 Du lieu quotidien

Qui n’est pas mien

Silence                 Et que vienne

Le bruit des enfants

 

01-03-2016, Matin-atmosphère-salle des Professeurs-anaphore