dans la lumière des arbres

nous avons marché dans la lumière des arbres

le jour entre les branches

s’échevelait

sa fougue avait la fraîcheur de l’enfance

qui glissait sous nos pas

 

les troncs nus

hilares et souples

enroulaient le tissu fragile du ciel

puis le rendaient –toujours

 

nous avons brûlé dans ce jeu blanc

qui n’était pas le nôtre

 

l’écorce, la douce écorce, nous aura-t-elle aimés ?

 

Basalte

Longe les orgues

longe

la paroi te regarde

toi qui passes qui ne fais que passer

Longe longe le grand basalte

qui te regarde

et le soleil

 

Tu portes dans ta chair le lit de la rivière

les galets blancs comme des grappes de souvenirs

plus vieux que ton amour

tu portes les volcans

les vies

tu portes tout cela ne faisant que passer

 

Tu longes les orgues froids dans le soleil d’octobre

écoutant leurs murmures et ton cœur

voudrait prendre

maintenant

la vraie mesure du monde

 

Tu foules pour l’aimer

la terre

cette terre dont tu es faites

dont tu ignores tout

dont tu devines à en pleurer

tout ce que tu ne sais pas

 

Marche marche l’automne et son grand chalumeau

viennent  rougir

de flammes de vigne vierge

et de lumière

tes élans vers le ciel

.