Les mâts

A l’embrasure des pins le sentier porte au ciel

des espoirs aux pieds nus

 

Les mâts sont l’horizon dressé

comme mon cœur

Les mâts sont un peuple debout dans les cahots du monde

un peuple de flèches blanches qui ne croient qu’au vent bleu

un peuple les mâts

un peuple pour hisser

le pavillon des rêves

dont les pieds vont si nus que la vie les écorche

 

 

Genèse de La Houle

A Margot

 

Je retrouve dans mon carnet les notes prises avant d’écrire un poème publié ici qui parlait de la houle. Peut-être que ce poème passait à côté de son sujet. Les notes qui suivent ne sont que des notes mais entre les premiers mots et ceux qui ont filtré ensuite, quelque chose s’est perdu.


Le vent.

Le ciel s’est ouvert à l’aplomb de mes rêves.

Je voudrais m’avancer, aiguë comme la terre, dans l’eau vaste prière, et sentir puissante la houle dans les reins, et disparaitre enfin dans la courbure du monde.

Les voiliers ont leurs ailes, et je porte mes chaines, mes chaines aux nœuds d’amour que j’ai nouées moi-même.

Entre ces chaines-là et le bleu sans entrave, je vais en funambule sur le fil frontière où moussent les bruyères.