A Margot
Je retrouve dans mon carnet les notes prises avant d’écrire un poème publié ici qui parlait de la houle. Peut-être que ce poème passait à côté de son sujet. Les notes qui suivent ne sont que des notes mais entre les premiers mots et ceux qui ont filtré ensuite, quelque chose s’est perdu.
Le vent.
Le ciel s’est ouvert à l’aplomb de mes rêves.
Je voudrais m’avancer, aiguë comme la terre, dans l’eau vaste prière, et sentir puissante la houle dans les reins, et disparaitre enfin dans la courbure du monde.
Les voiliers ont leurs ailes, et je porte mes chaines, mes chaines aux nœuds d’amour que j’ai nouées moi-même.
Entre ces chaines-là et le bleu sans entrave, je vais en funambule sur le fil frontière où moussent les bruyères.