Soir

 

Je vais frôlant les ombres

Et courbe mes regards

A la rondeur du soir

 

Tandis que  dans l’air baigne

Bleu le silence des arbres

Il n’y a plus de bruit

Que pour moi

 

Dans ma main pèse dense

Un lingot de patience

 

Et quand mûre la terre pousse

Ses pétales de nuit

Mon souffle au ciel jardine

Le grand pré des étoiles

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20 mars

Dans l’eau de mon thé flottent

En s’ouvrant des violettes

Et le jasmin s’enroule

Écharpe de soie blanche

Autour de mes pensées

 

Je songe

Je songe à ma fille

Violette

 

Vingt mars

Son premier regard

S’ouvrait sur le printemps

Qui naissait

Aux saisons de ma vie

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Derrière la fenêtre

L’hiver me déserte en même temps que les mots

– A tout ce qui frémit que pourrais-je ajouter?

 

Je garde des grands froids nos trois haleines

Ensemble fleurissant la fenêtre

Et février fondait nous nous étions glissées

Dans les interstices du ciel

Nos cheveux se touchaient

Silencieux

Derrière la fenêtre

 

Mes filles étaient

Encore un peu

A moi

Aulueyres

Quelques jours salutaires, nichés dans la grande maison ardéchoise. J’y retrouve quelques mots laissés sur un cahier, il y a quelques années, lors d’un ancien passage. Confidence.

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Aulueyres Bel Aulueyres

Bruit de l’eau et bruissement des feuillages abondants

Les frimas hivernaux laissent place au chant des oiseaux

Sur la rivière généreuse et vive

Et que vivent tes galets tes libellules tes enfants qui jouent.

 

Il y a les ânes du pré et la grande famille à retrouver

Retraite assaillie de beauté

Élégance et douceur des journées

Terrasses jardins chemins ont le goût de l’enfance et de la liberté

L’adulte qui revient sur la terre ancestrale

Jadis enfant courant dans les cailloux

Redevient âme libre pelle et seau à la main.

 

Le maître, l’homme amoureux de la maison sublime

Demeure à la mémoire émue

Lui

Froid et passionné à la fois

Vécut par et pour Aulueyres

Et le fit vivre autant.

 

Aulueyres pour le passé et le présent

Nous te dégustons doucement

Au soleil du printemps.

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L’instant d’avant

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J’ai laissé mes élèves, tranquillement. Dans leurs « au revoir » joyeux, j’ai senti leur bienveillance.  J’ai senti leur confiance, et,  peut-être, aussi, leur gratitude. Pourtant, au fond, c’est moi, leur élève.

L’instant est chaud, couvé par le soleil de mars. Je vais retrouver mes filles. C’est le printemps de l’âme. J’entends déjà les cris heureux qui célèbreront nos retrouvailles. Que ces promesses de chaque jour sont douces ! Ce sont des boutons de fleurs, délicats et si beaux, juste avant l’éclosion. Lire la suite « L’instant d’avant »