Je marche à travers cette rue-là qui fut mienne.
Empreinte longiligne, angles qui se souviennent.
Je me sens nouvelle à ce qu’il me reste à vivre,
Eclats de bitume entremêlés d’amours vifs,
Visages, surgissez comme l’herbe glissée
Dans un trottoir, comme mon cœur dans le récif
De mon passé aux lumières ressuscitées.
Le jour écartelé de présent m’est donné
Pour mes souvenirs que les murs ont transpirés,
Que chaque chose incarne – asphalte chair ridée,
Pour mon regard guéri de ne plus être vierge
A la vie ; Par l’horizon tremblé qui me livre
A son parcours – grand mystère semé d’auberges.
Je prends les fenêtres les prénoms les regards,
L’amour qui darde le monde – vaste clarté,
Je prends cette rue, je marche vers le hasard :
Je suis ouverte à tout ce qu’il me reste à vivre.