Si j’étais toi, disait-elle et ses yeux roulaient
Et ses cheveux étaient noirs et fous sous la tente,
Au fond de la grande fête aux illusions
Données pour quelques sous aux enfants éblouis.
Éboulis de la ville et tristes macadams
S’éclipsaient sous les cieux roses et faux des forains
Âpres à gagner les deniers sonnant l’oubli
Qu’ils savaient vendre et moi, j’écoutais la diseuse
De ma bonne aventure, sous la tente baignée
De l’ombre des mystères et des étoffes rouges
Où couraient à l’envi des fils d’or et de feu.
Si j’étais toi, disait-elle et ses yeux roulaient
Et ses cheveux étaient noirs et fous sous la tente.
Des dix conseils qu’elle me donna je n’ai gardé
Que l’odeur de l’encens et mes rêves pendus
A ses longs doigts qui m’ont tendu comme un présent
Sacré la fausse étoile aux cheveux blonds privés
De vent. Et la carte vieillit dans un tiroir,
Écornée de mémoire et patinée d’enfance.
Écrit pour l’agenda ironique de janvier, organisée par Victorhugotte, au delà de l’océan.
Si J’étais toi, devait dire l’arcane dix-sept. La mienne ne dit pas grand chose que des souvenirs.
Oh que j’aime ces objets que l’on conserve comme un bout de notre enfance et qui font remonter les sensations de l’époque !
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Moi aussi, mais ceci est – dois-je l’avouer? – un faux souvenir, inventé sur le fil des mots qui voulaient bien venir.
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ça n’enlève rien à la beauté du souvenir et du texte, au contraire ! Moi-même, j’écris peu de textes qui ne sont pas fictifs, sauf celui pour ce défi, je m’appelle vraiment Estelle 😉
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En définitive, les souvenirs qui restent sont plus marquants que les conseils oubliés 🙂
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Oui!
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J’aime ce poème et la façon vivante dont tu évoques le décor de la fête foraine ! C’est une belle contribution, Clémentine ! 🙂
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Merci Quyên! Cela fait plusieurs fois ma réponse à ton commentaire passe à la corbeille ou s’accroche au commentaire de Laurence. Worpress a de ces lubies!
La fête foraine et son univers de pacotille se prêtent à l’écriture: le faux sans faux-semblant!
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Bravo !! Tout y est, les sons, les goûts et les couleurs de la fête foraine, les flonflons, magie et superstitions à la barbapapa bien ficelés et empaquetés de papier coloré, les espoirs et les attentes secrets. Un joli trésor dans une boite de souvenirs. J’adore le rythme, les répétitions en forme de manège. Très bon !
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Merci! Et merci de ton indulgence avec mon demi hors sujet!
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Pas du tout hors-sujet a mon avis. 🙂
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C’est un détail mais j’ai bien aimé le passage des enfants éblouis aux éboulis de la ville, ces jeux de sonorités me plaisent.
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Merci… j’ai vu entre ces termes un lien assez fort part contraste ou rapport de cause à conséquence…
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Superbe et j’ai aimé aussi (enfin j’ai tout aimé) mais les « éblouis/éboulis » sonnent très beau ! Tu as vraiment une belle plume ! 😉
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Merci chère Asphodèle de ton passage et de ta lecture.
Comment vas-tu?
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Je survis ! 😉 Mais je ne vais pas fort, et les évènements subis l’an dernier se répercutent. Je fais mon possible pour remonter la pente mais je suis en apnée avec la maladie de mon fils… voilà…le dimanche est plus calme, je peux fouiner sur mes blogs préférés, je t’embrasse♥
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J’imagine comme ces mois doivent être terribles. J’espère que les médecins vous encouragent et s’occupent bien de ton fils. Je suis à ton côté par la pensée, au delà des écrans qui nous relient. Cela me fait plaisir de te voir passer prendre comme un café virtuel par chez moi 😉 Je t’embrasse aussi. ❤
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Salut Clémentine. A présent que tout est consommé chez nous, ne reste que la plaie béante à cicatriser avec les mots que d’autres poseront sur mon cœur abimé à jamais. Je suis contente de te lire, de te relire et toujours d’apprécier… A bientôt.
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Anne, cette nouvelle est terrible et bouleverse. Toutes les phrases dites semblent bien impuissantes à soulager une telle douleur. Je t’envoie ma compassion amicale et sincère. Je voudrais que ces mots soient un bras qui t’entoure les épaules et le coeur.
Merci d’être venue, je t’embrasse bien fort.
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